Ce mercredi 27 mars 2024, une décision judiciaire retentissante a secoué les couloirs de France Télévisions. Le conseil des prud’hommes a tranché en faveur du journaliste Gaël Giordana, condamnant le groupe audiovisuel public pour des faits de harcèlement moral et sexuel. Cette affaire, initiée par Gaël Giordana après son licenciement, a mis en lumière des pratiques préjudiciables au sein de la chaîne.
Gaël Giordana, ancien visage bien connu de Franceinfo, a été évincé après 73 CDD, mettant fin à sa collaboration avec la matinale du week-end. Cette rupture, survenue le dimanche 30 juillet 2023, a soulevé des interrogations sur les motifs réels de son départ. Accompagné de Camille Grenu à l’antenne, Giordana avait sobrement exprimé ses adieux, laissant planer le doute sur son avenir professionnel.
Les accusations de harcèlement
Les déclarations fracassantes de Gaël Giordana ont jeté une lumière crue sur les pratiques internes à France Télévisions. Le journaliste a pointé du doigt Camille Grenu, sa co-animatrice, pour des comportements inacceptables. Des remarques déplacées sur sa vie privée, des gestes déplacés, jusqu’à une intrusion dans les toilettes masculines, les accusations sont graves et ont troublé l’image de la chaîne publique.
Si le verdict des prud’hommes a octroyé à Gaël Giordana une compensation financière de 80 000 euros, cette réparation est jugée insuffisante par son avocat, Me Florent Hennequin. Celui-ci insiste sur la nécessité d’une réintégration et d’une continuation de carrière dans des conditions de travail dignes pour son client. Un appel a été annoncé par France Télévisions, prolongeant ainsi le bras de fer judiciaire.
Multiplication des CDD : une pratique critiquée
Outre les accusations de harcèlement, un autre point soulevé par Gaël Giordana concerne la multiplication des CDD. Les 73 contrats temporaires, s’étalant de mars 2021 à juillet 2023, ont soulevé des questions sur la précarité de l’emploi au sein de la chaîne. Cette pratique, jugée abusive par le journaliste, a contribué à fragiliser sa position au sein de France Télévisions.
L’attente d’une réponse de France Télévisions
Suite au jugement rendu par les prud’hommes, France Télévisions a annoncé son intention de faire appel. Cependant, le groupe audiovisuel n’a pas encore réagi publiquement à cette décision. L’attente se fait donc sentir quant à la position officielle de la chaîne face à cette affaire qui ébranle sa réputation.
Dans cette affaire, l’enjeu va au-delà des simples réparations financières. Elle soulève des questions cruciales sur le respect des droits des travailleurs, la prévention du harcèlement en milieu professionnel et la responsabilité des grandes entreprises médiatiques dans la protection de leurs employés.